jeudi 11 septembre 2008

« Y’a comme un pont entre les deux »

Je devrais plutôt dire entre nous deux… Pourtant, à y regarder de plus près, personne ne le traverse. Nous sommes chacun d’un côté. J’ai peur de tomber à l’eau. Et lui, c’est ce que je crois du moins, n’a même pas idée qu’il pourrait le traverser.

La construction de ce pont a commencé il y a dix ans. Presqu’onze à tout bien y réfléchir. Mais, j’ai passé l’âge d’avoir envie de me vieillir.

Nous étions dans la même sixième. La « C ». Madame Trincot, comme surnommait Tricot, nous enseignait l’art de la rédaction. Mais l’autorité n’était pas son truc à elle. Bien mal lui en a pris. Nous n’étions pourtant pas des monstres. Lui était timide, j’étais très introvertie.

C’est à ce moment-là que la première pierre du pont fut posée. Sans jamais vraiment s’arrêter. Amoureuse en secret, je l’ai été. Longtemps. Il l’a appris. Je crois. Deux ans auront été nécessaires. La timidité ne rend pas perspicace ! Toujours le pont se construisait. Comme s’il allait un jour arriver de l’autre côté. J’ai été bête pour penser qu’il traverserait. Le collège, le lycée : rien. Pas un signe d’ouverture de la voie.

Alors, je l’ai oublié. Le pont était toujours là. C’était celui de l’amitié.

D’autres amours ont pris le dessus. Mais, un jour, un message, une interprétation donnée, j’ai traversé. Oh jusqu’au milieu seulement… La douceur de ce moment tout près de lui m’a envahie. L’occasion était belle. Trop. Je n’ai pas foulé les quelques mètres avant la berge. De son côté, je ne suis toujours pas allée.

Y’a comme un pont entre nous deux. Moi je voudrais qu’un jour, ce pont-là soit démoli. Je serai alors soulagée. Chacun d’un côté de la rive, ou du même… Pourvu que ce pont-là n’existe plus !


Voilà donc ma contribution au challenge. Force est de constater que je suis peu assidue. Je suis la première à me culpabiliser...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

cruellement penser à quelqu'un que toi et moi on connaît bien... En tous cas, tu as su m'émouvoir.